Voici un texte que j’ai écrit pour le GSSAA, avec humilité vous découvrirez une partie de mon histoire.

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GSSAA – Le Yoga thérapeutique et restaurateur

Le corps parle, sommes-nous à l’écoute ?

 

Depuis quelques mois j’ai le privilège d’approfondir mes enseignements et ma pratique en enseignant à un groupe d’élèves souffrant d’arthrite et d’arthrose.

J’ai reçu un coup de fil à la fin de l’été de Julie Felx, fondatrice du GSSAA et qui avait déjà suivi des cours de Hatha yoga à mes débuts. Elle me demandait si je voulais tenter l’expérience d’adapter mes enseignements aux gens souffrant de douleurs reliés aux maladies de l’arthrite et de l’arthrose. J’ai tout de suite ressenti l’appel de tenter de partager les enseignements du yoga et surtout de les adapter.

Je ne savais pas que ce groupe et ce cours allait autant m’aider dans mon cheminement de professeure et d’être humain !

Par ma formation complémentaire en yoga thérapeutique et restaurateur que j’étais en train de terminer, je savais que je pouvais maintenant répondre à des besoins plus spécifiques en yoga.

Car en effet, le yoga est adaptable et bien au-delà du terme « thérapeutique » de cette formation, le volet thérapeutique fait partie intégrante du yoga. Nous voyons parfois un yoga plus axé sur le physique ici en Amérique du Nord, mais ceux et celles qui le pratiquent savent ou découvrent que le mouvement physique n’est qu’un volet du yoga. Le yoga permet d’améliorer le tonus musculaire, stabiliser ou améliorer la pression artérielle, améliorer la qualité du sommeil, diminuer les douleurs, gérer le stress ou l’anxiété, aide à retrouver un sentiment de bien-être, etc. !

 

Ma grand-mère paternelle souffre d’arthrite rhumatoïde depuis aussi longtemps que je la connaisse et ne s’est jamais mise à genoux pour jouer avec nous. Je l’ai souvent entendu parler des moments où des piques de douleur la tiraillaient, mais je ne l’ai jamais vu se plaindre, simplement relater les faits. Ses doigts courbés, son incapacité à aller marcher et j’en passe me montraient déjà des signes qui me parlaient. En quelque part, je savais dès un assez jeune âge qu’on se ressemblait sur certains points et il me devait d’essayer de guérir certaines parties de moi qui étaient en souffrance si je voulais continuer à bouger et à être mobile dans mon corps.

 

Ayant vécu beaucoup de stress et d’anxiété, avec des chocs émotifs importants, mon corps était déjà très souffrant début vingtaine. Mon corps m’envoyait aussi des messages d’intolérance alimentaire, de désordres physiques, etc. J’ai essayé plusieurs médecines alternatives qui m’ont grandement aidé, massothérapie, ostéopathie, acupuncture, et autres pratiques. Dès le début de la vingtaine je vivais des maux ici et là, plus ou moins tolérables selon le moment. Tout cela m’a servi et encore aujourd’hui je combine le yoga à la médecine alternative lorsque je souhaite guérir un malaise et pour continuer mon chemin de guérison.

 

Je voyais bien que l’arthrite commençait à se pointer le bout du nez, sans parler d’une dépression majeure non diagnostiquée vers 24 ans où j’avais choisi lentement de mourir, je n’avais plus du tout d’élan de vie.

 

Après m’être choisie juste quelques jours avant mes 25 ans, au bord du suicide, m’ayant priorisé à une fête très importante d’un membre de famille, j’ai fait un atelier de croissance personnelle qui a été un tournant pour mon évolution et pour me redonner goût à la vie.

 

Depuis plus de 8 ans maintenant, je travaille sur moi, à m’aimer, m’accepter, guérir émotionnellement et physiquement de traumatismes passés.

 

Vers 25 ans le yoga et la méditation ont commencé à entrer dans ma vie. J’ai tout de suite trouvé cette discipline relaxante, vitalisante, intéressante et intrigante !

 

Je n’avais pas de capacité de me détendre. Je fais partie de la même société que vous, je suis universitaire avant d’être professeure de yoga, les études en même temps que 2 emplois, propriétaire à l’époque d’une maison, troubles alimentaires, anxiété, stress, deuil, etc. Mon rythme de vie était très occupé et trop demandant pour mon corps à long terme.

 

Aujourd’hui j’ai quitté un projet de ferme écologique, pour me consacrer entièrement à l’enseignement du yoga et à ma pratique. Je continue à suivre des formations complémentaires et je suis passionnée.

 

Les nombreux outils disponibles à travers les enseignements millénaires du yoga et de la méditation ont fait leur preuve bien avant que je ne m’y intéresse et je peux voir sur moi et par les témoignages de mes élèves que cela fonctionne et aide véritablement !

 

Pour  la gestion de la douleur, le yoga et la méditation permettent, entre autre par le retour aux différentes sensations dans le corps et à la respiration, de s’écouter, de mieux se connaître et se comprendre. Nous apprenons à reconnaitre nos limites sans se juger, à se surprendre de certaines capacités déjà présentes ou retrouvées, à mieux faire les deuils qu’une vie humaine trouve sur sa route, mais aussi quelques petits et grands miracles parfois sur le chemin.

 

Il nous faut parfois changer son alimentation pour enfin manger ce que le corps a vraiment besoin. C’est par essais et erreurs que chacun peut retrouver l’alimentation adéquate. Il n’y a pas de régime miracle ou parfait, nous sommes tous uniques.

 

Le corps parle, sommes-nous à l’écoute ? Est-ce que cet exercice, ce dessert ou autre va m’aider, me nourrir véritablement ou me créer davantage de douleur ? Suis-je en santé, et est-ce que je prends soin de ma santé ?

 

En yoga et avec la méditation, nous apprenons à maîtriser son mental, à se désidentifier de la maladie. Avez-vous déjà entendu « mon mal de dos », « ma maladie », etc. Nous ne sommes pas la maladie ou le mal de dos, nous expérimentons actuellement pour cette vie ou un instant une maladie ou malaise, mais qui sommes-nous réellement ? Je ne suis pas l’anxiété, la colère, l’arthrite ? Ce n’est pas mon anxiété, mon arthrite, ma colère, mon mal de genou, mais l’anxiété, la colère, le mal de genou. Je ne suis pas attachée à cette expérience qui je sais est temporaire. Par exemple la douleur va et vient. Il y a des piques, mais tout passe, chaque état est temporaire. Ce concept n’est pas évident à accepter et je comprends. Laissez-moi vous compter ma petite révélation lorsque ma grand-mère maternelle est décédée.

 

Lorsque ma grand-mère maternelle est morte, j’avais 22 ans. J’ai eu la chance de voir son corps mort encore dans son lit et sa chambre. J’ai alors compris à cet instant de vagues paroles que j’avais commencé à entendre ici et là.

 

Il y a une âme (ou autre nom selon les croyances), et que ce qu’on est est au-delà de cette enveloppe physique.

 

J’ai alors compris que ce que j’aime chez l’autre est au-delà du physique mais son intérieur, son être. Ce que je suis est au-delà de mon enveloppe corporelle. J’ai aussi compris que je voulais travailler à cette époque pour devenir un être positif, ouvert, retrouver la joie de vivre, être bien dans ma peau pour pouvoir offrir le meilleur de moi-même aux gens qui m’entourent. Il me reste encore du chemin à faire, c’est le travail d’une vie !

 

Je remercie la vie d’avoir retrouvé le goût à la vie, j’ai une réelle joie de vivre et j’honore à chaque jour la vie de son abondance. Je me nomme parfois « surviver » (survivante), car j’avais réellement décidé de ne plus vivre.

 

La pratique du yoga se retrouve dans ma vie, dans mon quotidien, à travers ma méditation du matin, ma pratique de yoga de fin de journée, mais aussi et surtout dans chaque échange avec mon entourage, ma vie dans ma communauté, ma capacité d’être seule, de vivre de plus en plus harmonieusement avec la solitude.

 

Il me reste des petits maux ici et là, et certains malaises sont maintenant des cicatrices, elles ne disparaissent pas de ma vie, mais j’ai su apprendre à vivre avec et à transformer mes expériences afin d’aider les autres à retrouver le chemin du bonheur et du bien-être avec soi.

 

Et depuis quelques mois, j’ai la chance d’accompagner le groupe d’élèves souffrant d’arthrite et arthrose à introduire le yoga comme pratique complémentaire pour retrouver un bien-être avec soi. Un pas à la fois, chaque jour qu’un élève se présente et déroule son tapis de yoga et me dit « je veux vraiment », je sais que le chemin de la transformation est alors ouvert et possible !

Namasté

Stéphanie Saraswati Théorêt, Professeure de Yoga

 

Pour infos ou partage :  tarayogaosoleil@gmail.com